La puissance de frappe du geant google

D’après vous est-ce-que Google a de la concurrence dans le monde des moteurs de recherche en ligne ? On pourrait en douter effectivement, et pourtant il en a bien, et de nombreux mais fort de sa puissance quasi infini, nous ne voyons que lui pour trouver rapidement ce que l’on cherche. C’est peut-être mieux comme ça me diriez-vous, quoi qu’il en soit la commission européenne à la suite de plaintes multiples d’autres moteurs de recherche, a décidé de monter au créneau et ce, après plusieurs années d’enquêtes.

Quand on demande de payer une amende à Google, ce n’est pas le montant d’une amende de stationnement, vous vous en doutez bien puisque la commission européenne infligera une contravention pouvant atteindre les 6 milliards de dollars en cas de désaccord entre les deux partis, soit 10% de son chiffre d’affaires.

D’où cela est-il parti ? On a toujours le sentiment face aux puissants, d’être comment dire, des souris de laboratoire et Google face à son inaction concernant les requêtes des commissaires européens nous le fait sentir, voila pourquoi les chargés d’enquêtes à la suite de plaintes de concurrents directs de Google ont décidé d’en avoir le cœur net, voila pourquoi en cas de silence de la firme, son amende devrait être record et exemplaire.

Google est accusé de position dominante selon la commission européenne, d’avoir une politique de confidentialité pas très confidentielle en Europe et de ne pas assez protéger nos données personnelles. Mais face aux géants du Web, les pays européens n’ont pas actuellement un arsenal législatif à la hauteur des enjeux : en effet la Commission Nationale de l’informatique et des libertés peut sanctionner l’entreprise jusqu’à 390 000 $ soit à peu près les revenus générés par Google en trois minutes, ok ça c’est fait. Autant dire que prendre le temps de répondre à la CNIL ou de changer cette politique de confidentialité exclusivement pour les Européens n’a aucun sens économique pour Google. Le Royaume-Uni peut émettre une amende allant jusqu’à 767 000 $ mais il l’a rarement fait. Toutefois, cela devrait changer dans les mois qui viennent car marre d’être impuissant face au géant américain, la cour européenne a délégué des commissaires chargés de répondre au nom de l’Europe toute entière et a donné les moyens à ceux-ci d’exercer une pression digne de ce nom avec une amende en cas de désaccord jamais vu, pas sûr que Google ferme les yeux cette fois-ci.

Google fait la sourde oreille depuis maintenant très longtemps et la concurrence ainsi que le pays européen commence à perdre patience. Fort et conscient de sa puissance, Google sait parfaitement jouer les sourds pour le référencement web et profite de sa notoriété pour gagner des années lui laissant le temps de mettre une stratégie en place. Google a énormément gagné en Europe car s’il est dominateur chez nous à 95%, outre-Atlantique, seul 65% des Américains l’utilisent pour leur recherche sur internet voilà pourquoi la firme a beaucoup à perdre dans ce bras de fer.

Depuis novembre 2010, une enquête de la commission européenne est ouverte pour abus de position dominante, la commission reprochant notamment à Google de mettre en avant dans ses résultats ses propres moteurs de recherche verticale, c’est-à-dire que Google pourrait favoriser par un traitement préférentiel ses propres moteurs de recherche spécialisés dans les voyages, les restaurants, le shopping etc. Les prochains mois vont être cruciaux et pourraient à terme ouvrir des marchés aux concurrents, à moins que Google décide de payer l’amende et là, tout sera comme avant. A vous d’en juger.