Fleury Michon victime d’un virus informatique

Un virus informatique peut attaquer tout ou partie d’un système informatique d’une entreprise. Dernièrement c’est l’entreprise Fleury Michon qui en a fait les frais en voyant son système d’édition de bons de livraisons attaqué et mis à mal, paralysant ainsi l’entreprise depuis en Avril 2019.

Un virus est un être intelligent qui réfléchit et cible ses attaques, d’ailleurs on dit cela car c’est l’humain qui est à l’origine de ce virus. Dans une entreprise ayant l’habitude d’être assistée par l’informatique, quand un problème survient, on ne sait plus comment réagir et c’est bien souvent l’entreprise dans sa globalité qui se retrouve impactée, voire totalement arrêtée, et c’est le cas ici.

Étudions le cas présent et comprenons pourquoi c’est tout le site qui se retrouve paralysé. Ici en Vendée, on ne s’attendait pas à un problème aussi majeur mais c’est ce que montre l’efficacité d’une attaque et pourquoi il ne faut pas prendre la sécurité informatique à la légère. En paralysant le système d’édition des étiquettes de livraison de ses produits, le virus n’a ni plus ni moins contraint l’acheminement des stocks vers les clients de l’enseigne, à l’arrêt total. En effet, les stocks sont répertoriés et étiquetés afin d’être tracés pour qu’ensuite en cas de problème, le client puisse se retourner et que l’on puisse également identifier le lot problématique concerné. Sans ce suivi, cette traçabilité, l’enseigne ne travaille pas dans des conditions légales et le traçage est impossible, rendant les lots invisibles. Vous conviendrez donc qu’aucun départ vers l’extérieur ne peut alors être fait, bloquant ainsi le site de production.

Fleury Michon est un groupe familial puissant jouissant d’un chiffre d’affaires en 2018 de 725,3 millions d’euros, en progression de +1,2% pour un résultat net consolidé de 14,4 millions en augmentation de 67,4%, pour une marge nette de 2,0%. Ce problème informatique, ayant laissé à quai pendant quelques jours ces commandes, est donc mineur au vu des sommes rentrantes et du poids financier de l’enseigne ; toutefois cette simple attaque a dû faire perdre à l’entreprise quelques dizaines de milliers d’euros en l’espace de très peu de temps, de quoi suffisamment s’alarmer sur les enjeux d’une protection informatique optimale. Au-delà des dégâts financiers qu’a connus l’enseigne à partir du 11 avril dernier, cela doit être un signal d’alarme et rappel aux puissants qu’un virus peut couler tout navire pas suffisamment protégé ou informatiquement négligent.

Le groupe n’a pour l’instant fait aucun communiqué quant à la vraie raison de cette intrusion si bien que l’on ne sait pas si c’est un virus isolé ou un virus programmé ayant fait l’objet de demande de rançon et que sais-je encore. On sait maintenant que la plupart des entreprises et surtout celles de la taille d’une entreprise comme Fleury Michon n’hésitent pas à payer les hackers afin de permettre à l’entreprise de vite reprendre son activité. La plupart d’entre elles assurent avoir réglé le problème en interne avec des commissions dédiées à la résolution du problème mais le passé nous a prouvé le contraire et la plupart payent pour endiguer le phénomène.

Mais payer n’est pas résoudre, payer veut dire vulnérabilité et payer signifie soumission. Quand on connait la taille d’une telle entreprise et son incapacité à régler ce genre d’affaire sans céder au chantage, cela nous laisse perplexe quant à la protection des petites et moyennes entreprises qui n’ont pas le poids financier de Fleury Michon. Alors la question est : est-ce que Fleury Michon sécurise correctement ses installations et si oui, qui est fautif ? La réponse de Fleury Michon est attendue ces prochains jours, en attendant les spéculations vont bon train.